Je peux comprendre un marocain ou une marocaine aigris vis-à-vis de l’administration. Je peux comprendre qu'ils n'aient pas toujours trouvé dans leur pays une oreille attentive, un travail, une aide humanitaire quelconque et bien d’autres réponses à des interpellations légitimes. Je peux comprendre qu'on critique l'action de son gouvernement et qu'on aspire à plus; nous comparer aux meilleurs et prétendre à un modèle de société bien plus solidaire.
Ce que je ne peux pas comprendre et que je rejette, c'est qu'on puisse dénigrer son propre pays, qu'on l'injurie publiquement et que l'on sous-estime l'intelligence du Peuple fier et travailleur, auquel nous appartenons.
Par les temps qui courent et par tous les temps, le seul pays où le marocain et la marocaine peuvent se sentir en sécurité, fiers et citoyens à part entière, c'est bien chez eux, avec tous les ratés que l'on peut imaginer. Ça ne dépend que d'eux mêmes, de faire de leur pays la terre de leurs rêves. Cette terre y est réceptive et prête politiquement et constitutionnellement.
Mais toutes nos pensées doivent aller aussi aux émigrés marocains qui luttent avec difficultés dans des pays qui ne sont pas les leurs, où de plus en plus, ils sont pris pour responsables de la crise, pris à partie par des mouvements nationalistes et fascistes qui ne cessent de croître et qui se trompent sciemment de cible.
Notre devoir est de leur dire que leur pays ne les oublie pas, que leur pays, peut être le dernier recours, que leur pays et leurs concitoyens les aiment et les respectent. Que nous sommes et serons tous marocains, égaux en droits et en devoirs, où que nous soyons. Qu'ils ont le mérite d'avoir osé élargir notre horizon, à force d'audace, d'efforts sur eux mêmes et de sacrifices.
Abdeslam Baraka
Rabat le 5 Mai 2012