A l’heure où j’écris ces quelques lignes, un remaniement gouvernemental est en gestation. Il ne s’agirait probablement pas de la formation d’un nouveau gouvernent ni de l’adoption d’un programme gouvernemental.
Or ce qui urge aujourd’hui c’est bien ce satané itinéraire, à condition qu’il soit à même de répondre aux attentes combien pressantes et nécessaires des citoyens.
Pour faire court et éviter de s’égarer dans la multitude de priorités qui se bousculent au seuil de toute approche ou de réflexion autour d’un quelconque programme, un seul sujet peut et doit constituer l’axe de toute préoccupation, à savoir l’émigration de nos concitoyens avec tout ce que cela suppose pour eux, comme dangers et catastrophes et pour les leurs, leurs proches amis et familles comme blessures, douleurs et souffrances à vie.
Pour l’Etat la perte est inconmensurable. Et il serait illusoire voire indécent de considérer cette perte serait compensée sur le plan pécuniaire, à savoir au travers des transferts de nos expatriés, destinés à leurs familles et partant, à leur pays. La perte pour l’Etat est profonde, dramatiquement lente et très préjudiciable sur les plans humains, économique et surtout de fracture sociale.
J’aimerais dire à ceux qui élaborent (je l’espère) un programme, que s’ils ne répondent pas d’abord à la manière de parer à cette hémorragie et que s’ils n’arrêtent pas l’ensemble de leurs plans d’actions en fonction de ce thème central, ils auront à nouveau raté leur rendez-vous avec l’histoire.
L’émigration constitue malheureusement le terminus d’un modèle de gouvernance, elle doit désormais marquer le nouveau départ pour la remise en question de la gouvernance partisane actuelle et espérons le de permettre d'entrevoir un brin d’espoir.
Le citoyen devra être, en toutes circonstances, à la tête et à la source de toute priorité. C’est seulement ainsi qu’il sera, peut-être, encore possible de convaincre. Le citoyen a besoin de savoir qu'il compte et que l'on compte sur son adhésion et sur sa participation. IL a besoin de se sentir digne dans son pays, fier de ses origines et rassuré sur son avenir. Sans cela aucun plan, aussi savant soit-il, ne saurait aller de l’avant.
Abdeslam Baraka
5 Octobre 2019